septembre 2, 2020
[vc_row][vc_column][vc_column_text]Un navire qui s’est heurté à un récif sur la côte de l’île Maurice a laissé échapper des milliers de tonnes de pétrole dans le lagon de l’océan Indien à Maurice. Un cargo de la compagnie japonaise Mitsui OSK Lines s’est heurté à un récif à Pointe d’Esny (Maurice) le 25 juillet 2020. Il a commencé à fuir du pétrole à partir du 6 août et a déjà, selon les dernières informations du 17 août, déversé plus de 1 000 tonnes. Entant qu’île qui dépend de la pêche pour son alimentation et sa nutrition, la marée noire a eu des effets dévastateurs sur le littoral mauricien et les moyens de subsistance de sa population. Le danger qui pèse sur des milliers d’espèces autour du lagon aura des répercussions négatives sur la santé, la sécurité alimentaire et l’économie du pays. Pour atténuer ces impacts, le pays insulaire a compté sur les efforts de volontaires qui ont aidé à créer des barrières faites de canne à sucre. Le gouvernement et les compagnies pétrolières concernées n’ont pas agi de manière adéquate. Les pêcheurs artisanaux souffrent terriblement – leur accès aux ressources de subsistance est anéanti ou massivement réduit. L’extraction des combustibles fossiles de la Terre par les industries pétrolières et gazières continue de causer un préjudice massif aux communautés du monde en développement. La surexploitation des ressources naturelles, motivée par le profit et les chaînes de valeur mondiales, non seulement détruit l’environnement naturel, mais met également en danger la vie et les moyens de subsistance des communautés.[/vc_column_text][vc_single_image image= »20400″ img_size= »full » add_caption= »yes » alignment= »right »][vc_column_text]Depuis des générations, les communautés de pêche côtière et intérieure en Afrique dépendent de l’environnement pour sauvegarder leurs traditions et leurs moyens de subsistance. Ces communautés ont une relation sacrée avec la mer, qui représente leur source de nourriture et un élément essentiel de leur identité. Les catastrophes d’origine humaine, telles que les marées noires, sont donc catastrophiques. La destruction causée par la marée noire à Maurice est le résultat de défaillances institutionnelles qui permettent aux industries extractives de poursuivre des stratégies de profit axées sur la cupidité au détriment du bien-être des populations locales. Les Directives volontaires de la FAO pour assurer la pêche artisanale durable dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté (Directives PA) affirment les droits des petits pêcheurs. Le chapitre 9 stipule que les parties impliquées dans des catastrophes d’origine humaine doivent être tenues responsables de l’impact de ces catastrophes et que les États doivent soutenir ces communautés par le biais de plans d’atténuation et d’aide, le cas échéant. Dans le cadre de notre engagement à veiller à ce que les droits de l’homme des communautés de pêche soient pleinement mis en œuvre, conformément aux principes des Directives PA, les membres du groupe consultatif africain sont solidaires des communautés côtières et de pêche touchées à Maurice et dans les îles voisines. En outre, nous demandons au gouvernement mauricien et à la compagnie japonaise Mistui OSK Lines de financer d’urgence le nettoyage complet et la remise en état de l’environnement marin et côtier dans son état d’origine. En outre, nous appelons les gouvernements japonais et mauricien à soutenir les efforts de nettoyage locaux et à développer des politiques et des plans plus solides qui protègent l’environnement et les personnes dont la subsistance en dépend grâce à une gouvernance des océans fondée sur les droits de l’homme. Nous demandons la mise en place d’un mécanisme qui permette aux pêcheurs d’exprimer leurs plaintes afin que le gouvernement puisse les redresser, et que ce mécanisme inclue la compensation financière des petits pêcheurs et des femmes employées dans la chaîne de valeur. En outre, nous demandons que la Mistui OSK Lines apporte un soutien multiforme aux communautés touchées par la marée noire par le biais d’actions compensatoires pour leurs activités. Après un nettoyage complet, des études doivent être menées à Maurice et dans ses environs pour évaluer les ressources de pêche et les effets de la marée noire sur l’environnement marin. Le gouvernement mauricien devra élaborer un plan de gestion de l’environnement marin qui prendra en compte le suivi du comportement de l’île après la marée noire et évaluer les effets à moyen et long terme.
Par Aphiwe Moshani, Secrétariat du groupe consultatif régional pour l’Afrique hébergé par Masifundise
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