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Solidarité avec la classe ouvrière de Colombie

mai 8, 2021

Nous, les organisations populaires d’agriculteurs, d’éleveurs, de pêcheurs et d’agroforestiers du monde, en solidarité envers les paysans, les peuples indigènes et afro-descendants qui, alliés à la classe ouvrière des villes, manifestons en Colombie pour défendre des droits de l’homme aussi fondamentaux que le droit de vivre. Depuis le 28 avril dernier, le peuple colombien se mobilise contre l’augmentation des impôts de la classe ouvrière du pays, l’aggravation de la violence depuis la signature de l’Accord de paix et un modèle économique qui condamne la moitié de la population. à la pauvreté. La réponse du gouvernement d’Iván Duque à cette mobilisation a été la violence et la répression. Nous notons avec préoccupation la grave situation des violations des droits de l’homme qui ont conduit à l’usage disproportionné de la force par les agents de l’État. Selon l’ONG Temblores, en 6 jours de mobilisation, il y a eu 1181 cas de violence policière, parmi lesquels 142 victimes de violence physique, 761 arrestations arbitraires, 216 interventions violentes des forces publiques, 56 cas de coups de feu. armes à feu, 9 victimes de violences sexuelles, 17 victimes d’agression aux yeux, 56 plaintes pour disparition dans le cadre de mobilisations et 26 homicides. L’Etat qui recourt aux forces militaires pour faire taire les demandes de la population n’est pas démocratique. Nous rejetons l’utilisation des forces militaires contre les personnes mobilisées et la criminalisation de la protestation. Lutter pour les droits n’est pas un crime. Nous rejetons l’utilisation historique et structurelle de la violence contre nos organisations sœurs en Colombie, qui souffrent de massacres, de disparitions et de déplacements forcés, de menaces et de meurtres. Nous exigeons que le gouvernement d’Iván Duque respecte ses obligations internationales en matière de droits humains, arrête immédiatement le meurtre de ceux qui manifestent et offre des garanties de protestation et de mobilisation sociale. Nous exigeons la fin de la criminalisation du mouvement populaire et que la réforme agraire soit menée comme une mesure structurelle vers la paix. Nous soutenons et saluons le peuple colombien dans sa juste lutte pour la revendication de ses droits; les paysans, les organisations indigènes et afro-descendantes qui des zones les plus touchées par la violence se sont mobilisés pour rejeter les pulvérisations aériennes de glyphosate, demandent que les homicides contre les femmes et les leaders sociaux cessent et que l’Accord de paix soit mis en œuvre. Nous faisons écho à la voix des organisations sociales colombiennes qui exigent une réforme agraire globale pour renforcer la souveraineté alimentaire, la démilitarisation des territoires, le démantèlement du paramilitarisme en tant que politique d’État, la renégociation des accords de libre-échange qui affectent les paysans, les autochtones et les peuples afro, arrêter immédiatement éradication forcée des cultures illicites et des pulvérisations aériennes avec du glyphosate. Le peuple colombien n’est pas seul. Se battre n’est pas un crime! ¡Luchar no es crimen!

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